C’est la première fois que la Cour d’appel de Lubumbashi se saisit d’un «crime de génocide», compétence théoriquement réservée à la Cour Pénale Internationale (CPI). Au stade de l’identification des prévenus, le procès place devant la justice ces 34 personnes, dont 7 mineurs, avec comme chef d’accusation des exactions commises « depuis 2013 dans le conflit intercommunautaire ». Aucune précision n’a pour l’instant été apportée à ce stade de l’instruction.
Le stade de l’identification et de l’examen médical des prévenus complétés, le président de la Cour d’appel a reporté au 25 août le procès, «le temps d’assigner des avocats commis d’office aux prévenus».
Parmi les prévenus, on dénombre des ressortissants de l’ethnie Twa, plus communément appelé pygmées, et d’autres de l’ethnie Luba. Les tensions entre les deux ethnies sont apparues en 2013, après que les bantous de l’ethnie Luba ont revendiqué leurs droits humains et matériels, sur les territoires de Kalemie, Nyunzu et Manono.
Depuis, la violence a pris le dessus, obligeant des milliers de civils à quitter leurs villages d’origine. « L’ONU a rapporté [depuis le début du conflit] des centaines de civils tués, des dizaines de villages rasés, et des dizaines de milliers de déplacés de leur village natal », a ainsi expliqué un récent communiqué de presse de l’ONG Human Rights Watch, publié le 11 août.
Dans ce même communiqué, qui dénonce les évènements du 30 avril 2015, où des combattants Luba avaient attaqué un camp de déplacés en dehors de la ville de Nyunzu, la chercheuse Afrique de l’ONG appelle à une mobilisation plus importante des autorités et des Nations Unies dans ce conflit.
« Les autorités congolaises et les Nations Unies doivent améliorer la protection des populations civiles, enquêter et déférer devant la justice tous les responsables des atrocités commises », a-t-elle notamment déclaré.
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